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  • Photo du rédacteureric d'HEROUVILLE

El Gaucho. Hommage à Martin Fierro

Dernière mise à jour : 8 sept. 2021

Penser la photographie, c'est mettre en harmonie l'être et son environnement. Cette satisfaction d'alimenter son imaginaire, de l'étayer de la matière de la création, de lui donner appui à d'autres découvertes, en servant la lumière, appartient de droit au photographe.

La mise en condition est la clé de la perception.

Les yeux ne sont rien sans le regard."


Paul Morin. Ecritures de lumière



Je prends la route et me dirige vers San Antonio de Areco à une centaine de kilomètres de Buenos Aires.

Véritable sanctuaire de la culture "gauchesca Argentina", ce village accueille chaque année le 10 novembre la fête de la tradition en hommage au "Martin Fierro" du poète José Hernandez: le "Don Quichotte" argentin.


Après une veille tardive auprès des "asados" où cuisent ris de veau, saucisses, chorizos, bife de Lomo, bercé par les reprises des "milongas" du chanteur et poète Atahualpa Yupanqui, je vais me reposer car j'ai un rendez-vous important le lendemain. Je dois rencontrer le chef des Gauchos pour un portrait.


Il est 6h du matin et nous prenons le temps d'échanger en marchant loin des derniers crépitements des braises.

Pas un souffle d'air, la pampa sommeille encore.


Vêtu de ses habits traditionnels, je lui demande de poser dans un champ de blé. La lumière est juste et parfaite. Elle vient souligner son visage. Elle semble atténuer sa rudesse. La fierté de son allure me rappelle mes nombreuses lectures: Bioy Casares, Guïraldes, ... Il incarne à ce moment précis tout l'imaginaire de mes lectures passées.

Je l'interroge sur sa ceinture et son "facon" (couteau que possède tous les gauchos).


"tu pourrais rendre visite à la maison Draghi. Elle reste un exemple vivant qui maintient ce savoir-faire artisanal séculaire dans le village. Je peux te les présenter si tu veux?".


"avec plaisir".


Nous voila donc parti vers le centre du village.


Je pousse la porte de cet atelier au coeur du village où les odeurs de cuir se mélangent à celle des métaux en fusion. J'avance au rythme des coups sur l'enclume et me dirige vers le fils Draghi.

Après m'avoir fait visiter les lieux, il me laisse carte blanche pour mettre en valeur leur savoir-faire.


"Là bas, il y a un petit fenestron qui laisse filtrer une lumière diffuse: c'est ici que je veux m'installer pour travailler".


"Vous êtes sûr? il fait tout noir. Je vous allume la lumière au moins?".


"Non, non. C'est très bien comme ça. Merci".



Quelle chance extraordinaire j'ai de pouvoir passer de l'autre coté du miroir.


Je vois ici la genèse de ces formidables apparats gauchos qui font leur fierté et leur honneur.


Chaque geste est maitrisé. Des années de pratique qui illuminent les ceinturons portés sur les "bombachas" des cavaliers, les mors et licols des montures qui sont indissociables de ces gauchos centaures.



Le raffinement poussé à l'extrême. Même la maison Hermès s'accorde leur savoir-faire.


Dans un coin reculé, un vieil homme tresse patiemment du crin de cheval qui viendra embellir ces belles cravaches dont chaque pièce sera unique.

Quelques morceaux de corne pourront être ajoutés au pommeau.



Dernier accessoire et non des moindres, les "boleadoras" ou Bolas.


Les gauchos utilisent les bolas pour capturer le bétail ou le gibier en train de courir. Selon l'objectif précis, le lanceur saisit les bolas par l'un des poids ou par la corde les reliant. Il donne de l'élan aux boules en les faisant tournoyer au-dessus de sa tête, avant de les libérer. L'animal est alors entravé et ne peut plus s'échapper. On retrouve ce genre de lasso chez les Inuits et au Japon.




Les yeux remplis d'étoiles, j'éteins mon boitier, je m'assois et ferme les yeux.

Me voici chevauchant dans la pampa au milieu de ces "cow-boys" d'Amérique du Sud, à la recherche d'une bête égarée ou pour ramener le troupeau à l'estancia.


Un grand merci à la maison Draghi pour son chaleureux accueil.

A Mireille Tardieu Etcheverrigaray pour m'avoir fait découvrir son pays et permis cette rencontre avec les gauchos de San Antonio de Areco.


© EDH productions. Eric d'Hérouville


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